Préparation d’un nouveau projet à Quito/Équateur avec la Fundación Wiñarina

Le Conseil d’Administration de TdHL a décidé en sa réunion du 4 avril 2022 d’étudier la possibilité de concevoir un nouveau projet, à priori de 3 années avec le partenaire local, la Fundación Wiñarina (FW), et de présenter, le cas échéant, une demande de cofinancement à l’appel à projets du MAEE en juillet/août 2022. Il a été convenu par la suite que la Présidente Monique Berscheid et la gestionnaire de projets Angélique Brosset réaliseront une visite de terrain à Quito en juin 2022. Cette mission a prévu une visite des nouveaux lieux du Centre Mushuk Pakari (CMP)et de la confirmation des besoins exprimés par le partenaire.

Après la clôture d’un dernier projet cofinancé en mai 2021 et jusqu’à présent, TdHL a maintenu une relation étroite avec la FW. TdHL a soutenu une partie des activités du partenaire à Quito par l’octroi de 3 subsides à hauteur de 22.000 EUR (total).  

Depuis 2019, la FW peut accueillir ses bénéficiaires dans une grande maison coloniale (ancienne école épiscopale), située proche du Centre historique de Quito, dans le quartier marginalisé du Marché San Roque. Ce logement longtemps délaissé et nécessitant une série de remises en état leur a été mis à disposition par l’Evêché de Quito, pour un loyer symbolique de 150 USD/mois. La FW pourra occuper le bâtiment tant qu’il poursuivra ses activités auprès de sa population cible. Le quartier de San Roque, un des plus anciens de Quito, héberge le plus grand Marché populaire, de mauvaise réputation par son haut indice de délits et de commerce illicite. Afin de pouvoir travailler, les familles doivent opter soit pour laisser leurs jeunes enfants seuls à la maison pendant toute la journée, soit pour les emmener avec eux, rendant impossible une scolarisation et au risque de se faire enlever leur garde par les autorités.

 La localisation dans ce quartier défavori a permis de rendre le CMP plus accessible aux familles. Sa grandeur permet d’accueillir plus d’enfants qu’auparavant. L’équipe sociopédagogique du CMP, chaleureuse et professionnelle, contribue à l’éducation de base, la stimulation précoce, la santé, la socialisation et à la réduction de la maltraitance et de l’abandon des enfants. Pendant les périodes sans soutien financier de TdHL et du MAEE, donc sans moyens de rémunération, le personnel a travaillé bénévolement avec un petit soutien financier pour les frais de mobilisation, même en dehors des horaires habituels.  Ainsi, malgré le contexte sociopolitique très tendu, marqué par de nombreux soulèvements populaires et malgré la pandémie, les activités en faveur des bénéficiaires n’ont jamais cessé et le Centre n’a pas dû fermer ses portes aux bénéficiaires.

Malheureusement notre visite à Quito est tombée dans une période de violents affrontements dans les rues de Quito, entre les forces publiques (armée et police) et des groupements militants indigènes, ce qui nous a obligées de faire preuve de vigilance maximale lors des déplacements. Quito et 11 des 24 provinces étaient quasiment paralysées pendant 18 jours de grève générale et la proclamation de l’état d’exception.  Les manifestants étaient   par une population civile mécontente des infinies hausses de prix, de la corruption, du haut taux de chômage, de l’insécurité causée par des conflits sanglants entre bandes criminelles liées aux trafics de drogues.

Même si notre visite a été réduite à 4 jours (nous avions prévu 7 jours), nous avons quand même pu effectuer un travail utile qui a permis de préparer ensemble avec la FW un projet intitulé « Défense des droits des enfants et adolescents en risque social, vivant dans le quartier marginalisé de San Roque à Quito, par un programme de protection et d’appui intégral », d’une durée de 3 ans et d’un Budget de 390.000 €.  Le projet a été soumis au MAEE pour demander un cofinancement de 60%. Contrairement à l’insécurité et à la situation très tendue dans les rues de Quito, nous avons bénéficié d’un accueil chaleureux et d’une l’atmosphère détendue au CMP.

Notre partenaire Inhijambia face au COVID-19 au Nicaragua


Le Gouvernement au Nicaragua pratique « un culte du secret » face à la pandémie du COVID-19. Sur un ton provocateur, le Président sandiniste Daniel Ortega et sa femme, la Vice-Présidente Rosario Murillo, organisent des manifestations de foule dans les rues de Managua, avec le slogan « Bienvenu au COVID-19 ». Ils misent sur la protection divine plus que sur la sensibilisation des citoyens, la distance sociale et les gestes barrière. Aucun confinement ni fermeture ! Les chiffres officiels figés, publiés par le Ministère de la Santé, tendent à minimiser l’impact de la pandémie et la mettent à pied égal avec la pneumonie, assez répandue dans le pays. Le personnel médical cependant dresse un bilan des infections bien au-delà, au risque de se faire licencier par le Gouvernement. Les va-et-vient incessants d’ambulances autour des hôpitaux, chargés de dépouilles mortelles, les morgues submergées et les enterrements nocturnes dénoncent les communiqués officiels.

Le Nicaragua, 2ème pays le plus pauvre d’Amérique latine, se voit confronté à un nouveau défi qui va encore aggraver la situation sociale et économique.



Message de Mirna Sanchez, Présidente de l’association Inhijambia/Managua

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C’est avec beaucoup d’angoisse et de tristesse que je m’adresse à tous nos bienfaiteurs-trices, donateurs-trices et ami(e)s. Nous constatons chaque jour que la pandémie du COVID-19 est montante, que toujours plus de membres de nos familles et personnes que nous connaissons bien sont en mauvais état de santé, avec des symptômes décrits pour l’infection au COVID-19, mais nous n’avons pas la possibilité du dépistage et du diagnostic, ni l’équipement et les infrastructures médicales auxquelles nous adresser. Ce sont l’extrême pauvreté et les conditions de vie misérables qui rendent nos bénéficiaires si vulnérables. Notre pays a toujours été exposé à toutes sortes de catastrophes naturelles, de guerres civiles sanglantes, de conflits sociopolitiques. Il est maintenant confronté à une pandémie mondiale avec une capacité de réaction minimale et un culte du secret de la part de notre Gouvernement.

L’isolement ou la quarantaine impose plusieurs préjudices, principalement aux travailleurs du secteur économique informel et à leurs familles, pour qui la vente dans la rue ou dans les marchés populaires est la seule source de revenu. Cette source de revenu est très en baisse à cause du chômage croissant, de la mobilité réduite et de la peur des gens d’acheter les produits des vendeurs ambulants. Dans les familles, en particulier celles de nos bénéficiaires, la malnutrition, le décrochage scolaire et le risque de violence et d’abus sexuel sont de réels dangers devant lesquels nous ne devons pas fermer les yeux.

Nos deux Centres d’accueil sont trop petits pour garantir les gestes barrière et la distance sociale entre les nombreux bénéficiaires. Pour prévenir la propagation de COVID 19, nous avons décidé de les fermer temporairement et de nous concentrer sur l’aide humanitaire sur le terrain : dans les rues, dans les quartiers les plus vulnérables du Mercado oriental, dans les familles des bénéficiaires. Nous y organisons des « charlas » d’information et de sensibilisation sur le COVID-19 et sur les mesures de protection. Nous distribuons des produits d’hygiène, des masques, des vêtements. Nos collaborateurs-trices travaillent avec des mesures de protection rigoureuses, selon un plan d’intervention bien établi par Inhijambia.



Dans les deux Centres d’accueil, nous avons installé un poste de distribution de nourriture qui fonctionne deux jours par semaine. Nous y distribuons à nos bénéficiaires du riz, du sucre, de l’huile, du lait, du poulet, des œufs, des haricots secs et tout autre produit cultivé sur notre Finca a Mateare.

Pour l’aide psychologique et les besoins d’urgence, nous avons activé des lignes de téléphone portable sur lesquelles nos collaborateurs-trices sont joignables à tour de rôle en permanence.

L’équipe administrative et comptable continue à travailler sur place pour suivre l’exécution des projets, la gestion des fonds en temps de crise, pour créer des propositions ou des demandes de modifications budgétaires d’urgence en fonction de la crise actuelle que nous parcourons. La courbe de la pandémie est toujours ascendante, nous estimons donc devoir maintenir nos efforts encore pendant un temps incertain. Outre la pandémie, l’hiver avec ses pluies torrentielles et les dégâts causés par les inondations ont atteint le Nicaragua, entraînant d’autres maladies telles que la diarrhée et la fièvre du dengue qui affecte chaque année surtout la population vulnérable. Nous comptons donc plus que jamais sur votre solidarité et votre soutien financier pour subvenir aux nombreux besoins de notre population cible. Nous remercions infiniment l’ICDI, l’Ambassade d’Allemagne, Terre des Hommes Luxembourg, la Direction de la Coopération du Ministère des Affaires étrangères du Luxembourg, la Fondation NIF du Luxembourg, la Fondation Yann Verdina de Suisse, les nombreux donateurs-trices privés qui depuis le mois d’avril nous soutiennent généreusement. Nous espérons pouvoir compter sur votre solidarité dans les mois à venir.

TdHL et AMAP relèvent un nouveau défi pour le quartier de Bella Vista Oeste à Rosario (Argentine)!



Depuis le 1er mai 2020, TdHL et AMAP relèvent un nouveau défi pour le quartier de Bella Vista Oeste à Rosario (Argentine)! Il s’agit du nouveau projet de 3 ans, soutenu par le Ministère des Affaires étrangères du Luxembourg et l’ensemble des donateurs, qui a pour objectif central de renforcer la présence d’AMAP dans l’une des zones les plus défavorisées de la ville de Rosario.

Le point fort de ce nouveau projet est la mise en place d’un « cabinet social ». Ce nouveau service de type « guichet unique » a pour vocation de subvenir professionnellement aux situations les plus graves qui affectent la population du quartier, comme la maltraitance des enfants, les addictions, les problèmes de santé mentale, les handicaps graves, l’indigence, la violence sexiste et la violence familiale. 

Si ces problèmes existent depuis longtemps et ont été aggravés par la crise économique, ils seront sans doute amplifiés par les effets de la pandémie qui paralyse actuellement la vie économique et touche en premier lieu les personnes les plus vulnérables, comme ceux qui ont un emploi informel ou sont sans travail. 

Ce nouveau projet se donne également pour objectif de former des adultes à des métiers de services s’inscrivant dans la durabilité, ce qui doit leur permettre de créer leur propre entreprise, dans un concept respectueux de l’environnement.

Les enfants et les jeunes du quartier continueront à profiter du jardin d’enfants, de la bibliothèque, du club et des nombreuses activités soutenues par AMAP qui pourront être reconduites dès la fin de l’isolement social décrété obligatoire au niveau national. En attendant, AMAP continuera à soutenir les personnes dans le besoin en livrant des paniers alimentaires et en prenant en charge les cas les plus complexes.

Enfin, ce nouveau projet inclut le centre de résidence pour enfants géré par AMAP. Cet espace de protection accueillant les enfants de 3 à 6 ans, dont les droits ont été violés, continuera à être un lieu de restitution des droits, d’affection, de protection, de stimulation et de préparation à la réinsertion familiale. AMAP prendra le plus grand soin de leur scolarisation, de leur santé et de leurs loisirs, en pourvoyant autant à leurs besoins matériels qu’émotionnels.

Pour mener à bien ce projet, AMAP dispose d’une vaste équipe composée de son personnel, mais aussi de collaborateurs, des institutions de quartier et de l’Etat, sans oublier les amis luxembourgeois qui connaissent le travail accompli depuis près de 30 ans au bénéfice de la communauté. AMAP remercie chacun pour son soutien et s’engage à continuer à avancer !

Certification « Keeping Children Safe »


Terre des Hommes International Federation a obtenu la certification « Keeping Children Safe, Level 1 » qui confirme qu’un cadre complet de protection des enfants est en place, qu’il répond aux normes de protection des enfants et qu’il y aura une réponse appropriée à toute préoccupation qui pourrait survenir.


Terre des Hommes Luxembourg est membre associé de Terre des Hommes International Federation


Visite de nos projets au Nicaragua du 03 au 13.03.2020



De retour au Luxembourg, la présidente et la gestionnaire de projets de Terre des Hommes Luxembourg remercient toute l’équipe d’Inhijambia et de FODI pour l’accueil chaleureux qui leur est toujours réservé lors des visites de suivi de nos projets ! Nous avons pu nous rendre compte sur place du travail assidu et pertinent de nos deux partenaires locaux.

Avec leurs activités éducatives quotidiennes dans deux Centres d’Accueil à Managua et dans les zones les plus vulnérables du Mercado oriental, les psychologues et éducateurs/trices d’Inhijambia apportent de l’amour, du respect et de l’espoir aux enfants les plus démunis, ainsi que l’envie d’étudier pour se construire un avenir meilleur. Merci aux enfants pour les émouvants spectacles de danse folklorique, de musique et de chant, pour leurs sourires et leur reconnaissance.

Les responsables de FODI (Formation et Développement Intégral) nous ont fait visiter, à Managua et dans les zones rurales marginalisées, des ateliers de cours de formation technique professionnelle condensés, adaptés aux besoins du marché du travail informel : couture, cuisine, coiffure, pâtisserie, décoration, maçonnerie, réparation de téléphones portables et de motocyclettes. Grâce au soutien financier de Terre des Hommes et de la Coopération luxembourgeoise, FODI peut équiper 7 Centres de formation technique professionnelle, répartis dans différentes régions du Nicaragua, avec du matériel pédagogique et de l’équipement technique nécessaire. Les cours sont bien fréquentés et certifiés par un diplôme reconnu.


Deux membres de TdHL ont visité l’AMAP



Des représentants de l´ONG Terre des Hommes Luxembourg (TdHL) ont visité l´AMAP dans le cadre du Projet de Coopération Internationale que les deux entités, avec le Ministère des Affaires Etrangères du Luxembourg, maintiennent depuis avril 2017 et à travers lequel des services sociaux d´éducation, santé, formation professionnelle, culture et loisirs sont fournis à plus de 2000 enfants, jeunes et adultes du quartier Bella Vista Oeste.

Marie Laure Mir, vice-présidente de TdHL, et Angélique Brosset, gestionnaire de projet, ont visité les différents sites de l´institution et partagé diverses activités avec les bénéficiaires. La visite a également permis d´approfondir la planification du nouveau projet de coopération qui débutera en 2020 et durera trois ans.

L´importance de cette alliance entre Rosario et Luxembourg a été soulignée par des journalistes locaux renommés, tels que Susanza Manzelli (Canal 5), Florencia Calvo (Somos Rosario), Alejandro Vena (AM 830) et Nora Nicotera (Radio Clásica), qui ont diffusé non seulement le travail du TdHL en ville mais également les concepts fondamentaux du travail social de l´AMAP, pilier du soutien social des personnes les plus vulnérables.


Protection de l’enfant


Terre des Hommes Luxembourg (TdHL) a renforcé son engagement en faveur de la protection de l’enfant, engagement qui est toujours nécessaire dans le cadre de son statut de membre associé de Terre des Hommes Fédération Internationale. TdHL considère avoir l’obligation d’assurer la protection des enfants qui sont concernés par la mise en oeuvre de ses projets de coopération au développement au Nicaragua, en Equateur et en Argentine. Il s’agit de mettre en oeuvre une disposition de la Convention des Nations Unies relative aux Droits de l’Enfant qui porte sur « la protection de l’enfant contre toute forme de violence, d’atteinte ou de brutalités physiques ou mentales, d’abandon ou de négligence, de mauvais traitements ou d’exploitation, y compris la violence sexuelle ».


Crise sociopolitique et économique au Nicaragua


Depuis une dizaine d’années, TdHL soutient des projets sociaux au Nicaragua, avec le cofinancement du MAEE, pour assurer une attention socio-éducative, psychologique et médicale à des enfants et jeunes en situation de pauvreté extrême, menacés par l’addiction, la violence intrafamiliale, l’abus sexuel, la violation de leurs droits. TdHL et notre partenaire local Inhijambia ont tissé des liens étroits de confiance et de collaboration. Les projets sont menés efficacement et en toute transparence. La qualité du suivi est garantie par un superviseur externe indépendant qui connaît à la fois les coutumes locales et les exigences de la Coopération internationale.

Le Nicaragua, un des sept pays partenaires de la Coopération luxembourgeoise, a été considéré longtemps comme un des pays les moins violents d’Amérique Centrale, après de longues années de guerres civiles sanglantes, une politique d’ingérence des Etats-Unis et les combats de libération, menés par le Front Sandiniste de Libération nationale FSLN. Malgré la supposée sortie de la pauvreté après la fin de la dictature sanglante de Somoza en 1979 et l’arrivée au pouvoir du FSLN, le Nicaragua est resté jusqu’à présent le deuxième pays le plus pauvre d’Amérique latine.

Depuis le 18 avril 2018, voilà le Nicaragua plongé dans une violente crise sociopolitique et économique, dont une solution pacifique n’est pas prévisible. Pour pallier la faillite de l’Institut national de la Sécurité sociale, le Gouvernement Ortega avait annoncé, en avril 2018, une augmentation des cotisations pour les retraités, tout en réduisant les pensions déjà rachitiques. Cette mesure a provoqué des manifestations spontanées d’étudiants universitaires. La répression violente par le Gouvernement a eu comme suite une véritable insurrection populaire. Des milliers de Nicaraguayens se sont solidarisés et ont manifesté leur mécontentement à travers le pays, réclamant des élections avancées de 2021 à 2019 et dans l’immédiat la chute du régime autoritaire et peu transparent du Président sandiniste Daniel Ortega, à la tête du pays depuis 12 ans sans interruption, et de son épouse, la Vice-présidente Rosario Murillo.

Le climat sociopolitique au Nicaragua s’était envenimé déjà longtemps auparavant: le projet de la construction d’un canal transocéanique à travers le Lac Nicaragua avec des conséquences néfastes pour l’écologie et l’environnement, le déplacement forcé des populations indigènes, les injustices sociales et salariales, la corruption et le détournement de fonds publics en faveur d’entreprises privées contrôlées par le clan familial Ortega-Murillo, la répression de la liberté de presse, la manipulation de la Constitution pour permettre à Ortega de se présenter à une 3ème élection, le taux de chômage croissant et l’émigration forcée par des raisons économiques.

Les barricades de rue et les manifestations ont été et sont toujours réprimées brutalement, surtout par des « turbas sandinistas », des groupes paramilitaires masqués et armés sur lesquels le Gouvernement s’appuie et qui agissent en totale impunité envers les manifestants. Depuis avril 2018, les affrontements ont pris de l’ampleur et ont entraîné la mort de plus de 400 personnes, plus de 2.000 blessés, des centaines de détentions arbitraires et 30.000 personnes émigrées au Costa Rica et au Panama parce qu’ils sentaient leurs vies menacées. Le pays est au bord de la faillite étatique. La liste des victimes de ce conflit s’allonge à l’heure actuelle, le peuple nicaraguayen réclame justice et paix. Ce conflit sanglant n’est pas à la une de la presse internationale ou disparaît dans la foule de conflits internationaux actuels.

Le dialogue mené entre le Gouvernement et l’Alliance citoyenne pour la justice et la démocratie, avec la médiation de l’Eglise catholique et du patronat, est resté sans résultats à présent. Pour maintenir le pouvoir et gagner du temps, Ortega joue un double rôle : il propose le dialogue et fait écraser le désaccord dans la rue !

Par un communiqué du 20.7.2018, les Ministres Jean Asselborn et Romain Schneider ont exprimé leur vive préoccupation face à la détérioration de la situation au Nicaragua. Les fonds de l’’aide bilatérale du Luxembourg au Nicaragua ont été gelés jusqu’au retour du respect des droits humains par le Gouvernement Ortega.

Dans un contexte de violation des droits humains et d’incertitude pour l’avenir, le travail socioéducatif de nos partenaires nicaraguayens a pris une très grande envergure. Les jeunes bénéficiaires, dont beaucoup ont déjà subi la violence et l’abus sexuel intrafamiliaux, sont souvent témoins de scènes de violence, d’arrestations arbitraires et de massacres dans les rues. Durant ces huit mois de conflit des dizaines de milliers de personnes ont perdu leur emploi, même dans le secteur du travail informel, et ne savent plus comment faire pour subvenir aux besoins élémentaires de leurs familles. L’activité principale des éducateurs et psychologues d’Inhijambia est d’aider leur population cible à gérer les traumatismes vécus, à les sensibiliser pour l’éducation à la paix, pour l’importance du dialogue comme seul moyen de résoudre pacifiquement les conflits en famille, à l’école, au travail et à niveau politique. Par des activités ludiques et des jeux de rôle, Inhijambia s’efforce de transmettre aux jeunes les outils pour pratiquer la tolérance et le respect des droits d’autrui. Inhijambia fait tout pour intégrer dans leurs activités les familles confrontées à cette situation d’injustice sociopolitique.

A côté de ces nouveaux défis, l’appui scolaire et les activités culturelles (musique, danse, travaux manuels), les prises en charge des jeunes en addiction et les activités agricoles à la Finca sont poursuivis. L’accès aux denrées alimentaires pour la population a été dramatiquement réduite, ce qui a conduit Inhijambia à utiliser les récoltes de l’exploitation agricole « Finca Yann Verdina », soutenue par Terres des Hommes, pour assurer des repas à ses bénéficiaires et à leurs familles et pour distribuer des paquets alimentaires dans les quartiers marginalisés de Managua.

Terre des Hommes Luxembourg
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